lundi 4 novembre 2013

Billet post-Halloween

Jeudi dernier, alors que je m'apprêtais à manger toutes les mini Coffee Crisp sous prétexte que personne ne passerait l'Halloween à cause de la pluie, deux braves petites filles âgées d'environ 10 ans (une sorcière et une princesse) sont venues frapper à notre porte.
Moi : « Allôôôôô!!! »
Sorcière : « Joyeuse Halloween! »
Princesse : « Allô! »
J'ai farfouillé dans mon gros bol de bonbons, ai pris deux mini barres de chocolat et un paquet de réglisse que j'ai tendus vers le sac de la sorcière.
Sorcière : « J'aime pas ça moi la réglisse! »
Moi : « Ah bon, heu... minute. »
J'ai jeté mes bonbons dans le sac de son amie la princesse et lui ai offert deux barres de chocolat et deux enveloppes de poudre. (De la poudre pétillante, on s'entend. Ce n'est pas comme si j'avais les moyens de donner de la cocaïne aux enfants par les temps qui courent.) La sorcière-avec-une-attitude-de-princesse a regardé dans son sac déjà bien rempli et s'est écriée  « Ouaaach! », comme si je venais de lui donner des crottes de chien, puis elle a garroché les enveloppes de poudre pétillante dans le sac de son amie. Elle s'est ensuite tournée vers moi, espérant sans doute que je lui proposerais autre chose malgré toute l'ingratitude dont elle venait de faire preuve. Heille, minute fifille. Il y a un dépanneur au coin de la rue si ça fait pas ton affaire. Je me suis contentée de leur souhaiter une Joyeuse Halloween et de refermer la porte, sous le regard médusé de Concubine.

Je ne sais pas pour vous, mais dans mon temps (en 1922), il n'était pas rare de recevoir une poignée de peanuts en écailles avec deux ou trois Kiss, et quelques cennes noires pour la banque Unicef. Ou des bonbons de grand-maman, blancs rayés rouge à saveur de menthe. Bien sûr, tout ce qu'on avait envie de dire c'était « Garde-les donc tes bonbons d'marde », mais on se contentait de remercier lesdits donneurs de bonbons, pour ensuite les traiter de cheap une fois la porte refermée. Bref, on ne refusait rien, sauf les pommes avec des aiguilles ou des lames de rasoir à l'intérieur et les bonbons non-emballés. Mais encore... La plupart du temps, on acceptait tout sans broncher, sachant très bien que nos mères feraient le tri des bonbons dangereux. Si j'avais dit « J'aime pas ça moi la réglisse! » et crié « Ouaaach! » à la vue de n'importe quelle friandise, je pense que moi et mon petit costume de clown, on serait rentrés à la maison avec un sac vide. Appelez-moi psychorigide, mais je m'attends à un minimum de reconnaissance (un merci fait très bien la job) en échange de Caramilk, de Kit-Kat et de Nibs cerise. L'an prochain, j'achèterai un sac de tire Sainte-Catherine pour ceux qui oseront bouder mes bonbons de luxe.

Moi : « Quoi? T'aimes pas ça la tire Sainte-Catherine? Ben tu t'en serviras pour coller ce beau poster-là au-dessus de ton lit. »