lundi 9 avril 2012

Petite pastèque et les transports

Je suis allée dans ma ville natale ce week-end pour Pâques. L'aller-retour en autobus voyageur est généralement un plaisir, sauf si quelqu'un vient s'asseoir sur le siège à côté du mien. Au fil du temps, j'ai développé des trucs afin d'être la « dernière choisie », comme quand venait le temps de former les équipes de ballon-chasseur au primaire. Si tu es comme moi, c'est-à-dire légèrement mésadapté(e) social (traduction : sauvage), je te conseille de lire ce qui suit.

Premièrement, je mets toujours ma sacoche sur le siège à côté de moi. Comme elle est très grosse (oui oui, une lesbienne peut avoir une grosse sacoche; le sac-banane à la ceinture n'est pas un pré-requis), les gens vont d'abord se rabattre sur les sièges vides. Je deviens automatiquement leur dernière option, avec le gars qui mange son ostie de sandwich aux oeufs.

Je regarde par la fenêtre. Parce qu'il est plus intimidant de demander une place à quelqu'un qui semble absorbé dans ses réflexions philosophiques que de déranger une madame qui lit le 7 Jours.

Je mets mes écouteurs. Si on me demande la place à mi-voix, je peux faire celle qui n'a rien entendu (ce qui sera probablement le cas). Je peux aussi jouer celle qui cherche « sa toune » parmi 2 500 chansons et qui, par conséquent, ne porte aucune attention à son environnement,

Si après toutes ces entourloupettes, un passager a encore le courage de me demander la place, alors bien sûr, je vais la lui laisser. Je le ferai même avec le sourire, un petit sourire gêné aux lèvres pincées, comme si je tentais de cacher mes dents pourries ou pourrites, en mauvais québécois (en passant, mes dents ne sont pas pourries, ni pourrites). Par contre, le passager ou la passagère devra respecter quelques règles que je lui transmettrai télépathiquement :
1) L'accoudoir est là pour nous séparer, et non pour servir de support à ton gros bras poilu. En d'autres mots, ton bras ne doit en aucune circonstance frôler le mien.
2) Range ton sandwich qui sent fort dans le compartiment à bagages. Le trajet vers Sherbrooke dure en moyenne 2 heures ; tu devrais survivre et ton sandwich aussi.
3) Sers-toi de ton cellulaire pour texter seulement. Tu auras toute la fin de semaine pour jaser avec ta mère du dernier livre de Rafaële Germain.
4) Si ton déodorant a tourné entre la maison et le terminus, tu as le devoir de remédier à la situation avant de monter à bord de l'autobus.
5) N'essaie pas d'engager la conversation parce qu'on va ou on vient de la même ville. Je ne sais pas faire de small talk. Je suis une extra-terrestre.

Tu me demanderas sûrement lecteur pourquoi je n'ai jamais passé mon permis de conduire si le transport en commun représente une telle torture. Hé bien figure-toi que j'ai déjà pris des cours théoriques (zzzzzz...) et des cours pratiques (aaaarrghhh!!!) pour ensuite *omettre* d'aller passer mon examen final grâce auquel j'aurais obtenu mon permis. Voici quelques situations vécues (lors de mes cours) qui illustrent assez bien pourquoi il vaut probablement mieux que je prenne l'autobus.


À un feu rouge dans le centre-ville.
J'appuie sur l'accélérateur au lieu du frein. Mon instructeur freine de son côté et nous évitons une collision certaine. (J'ai toujours dit que je n'avais pas beaucoup de coordination. La preuve est faite.)


Sur l'autoroute Décarie à 70 km/h.
Moi : « Voyons! On dirait que je sens plus mon pied sur l'accélérateur! Je sais même pas s'il est sur le gaz! »
Instructeur : « Ben là... c'est sûr que tu pèses sur la pédale. »
Moi : « Non, non, je sens pas mon pied! Je sens rien! »
Et moi de me pencher pour « sentir » mon pied et mon instructeur de capoter ben raide.


Dans un (mini) tunnel.
J'oublie d'allumer mes phares et je me range à gauche. Je me fais dépasser par une Mercedes (à droite) qui klaxonne en me traitant (sûrement) de folle finie.
Instructeur : « Tes phares, tes phares! »
Après coup, je me fais chicaner pour m'être rangée à gauche. Mon prof ne me traite pas de crétine, mais pas loin. Il faut dire que j'en suis à mon dernier cours.


Je ne sais pas pour vous, mais je crois que ces trois exemples suffisent amplement.

Petite pastèque, éternelle passagère.

2 commentaires:

  1. Mon frère qui me fait conduire dans un rang obscure, l'hiver, le soir: "Enlève-toi de sur les hautes!" Moi en panique: COMMENT? tout en lachant le volant (pour mieux réfléchir?!). Heureusement les bancs de neige étaient hauts.
    J'ai mon permis et je prends les transports en commun en faisant semblant de dormir.

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  2. Ben oui crime, c'est quoi ça les hautes?! (Non, je blague, je sais c'est quoi, mais je n'aurais pas su comment les enlever moi non plus.)

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