vendredi 18 novembre 2011

Quel trou?

Je me suis étouffée l'autre jour en buvant un smoothie. Et pas seulement un peu. Assez pour paniquer et (avoir l'impression de) revoir défiler une partie de mon enfance tandis que s'ouvrait devant moi un tunnel lumineux et ouaté qui aurait pu me mener soit au paradis, soit chez les Calinours. Je me suis alors rappelé les sages paroles de Maman pastèque, alias ma mère, qui m'a dit un jour où j'ai failli manquer d'air au cerveau dans la belle piscine hors terre de Mononcle pastèque : « Ferme ta bouche et respire par le nez. »

Après quelques secondes qui m'ont semblé des heures (exagération pour accentuer l'effet dramatique) le caillot de fruit congelé a finalement repris le bon chemin et j'ai pu respirer normalement à nouveau. C'est à ce moment que Concubine est apparue dans la cuisine pour me demander si j'étais correcte.
Concubine : « Ça va?! »
Moi : « Y'a un morceau de fruit qui est passé par le trou du dimanche! »
(Je vous vois venir avec vos jokes de mononcle, mais Concubine a été plus rapide que vous.)
Concubine : « Dans ton c**? »
Moi : « Ben heu, non, c'est une expression. Ma mère disait ça quand j'étais petite. »
Concubine : « ... »
Moi : « Ça doit être une expression de Sherbrooke... »
Concubine : « ... »

Apparemment, les membres de ma famille sont les seules personnes sur terre à utiliser l'expression trou du dimanche sans y voir une allusion sexuelle grosse comme le bras. Or, ce n'est pas la première fois que « mes » expressions font sourciller Concubine. Elle est native de Montréal, moi des Cantons de l'Est. Nos lieux de naissance respectifs sont séparés par (approximativement) 160 km, soit 1 h 40 de char quand il n'y a pas de trafic (« quand il n'y a pas de trafic », ha ha ha! How retro!) Bref, je ne viens pas de siiiiiiiii loin que ça, mais lorsque je laisse échapper une expression depuis longtemps enfouie dans un « racoin » de mon cerveau et que je vois les points d'interrogation dans les yeux de Concubine, j'ai soudain l'impression d'être Mémère Bouchard dans Le temps d'une paix.

Je retourne dans mon village ma ville natale ce week-end. Si vous êtes Montréalais pur laine, attendez-vous à devoir faire appel à un interprète pour comprendre mon prochain post.

5 commentaires:

  1. Je me rappelle d'une époque où Concubine t'a déjà dit: "Veux-tu voir mon célèbre trou?" en faisant référence bien sûr aux rénovations dans sa salle de bain...! Fou rire anthologique.

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  2. Nombre d'éclats de rire en lisant cet article : 4.

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  3. J'espère que tu ne trouveras pas ça cave si je mets un : )

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