Je crois qu'une personne qui m'en voulait m'a jeté un mauvais sort. Ce que j'ai d'abord pris pour de la malchance puis pour un manque de jugement est en fait une véritable malédiction : on m'a jeté le sort de la file d'attente la plus longue.
Où que j'aille (épicerie, pharmacie, cinéma, etc.) je choisis toujours la file qui n'avance pas. Celle qui semblait la plus courte ou la plus rapide devient à coup sûr la file où tout le monde tape du pied parce que la fille doit soudainement compter sa caisse ou parce qu'une petite madame a décidé de faire du trouble pour 50 cennes de rabais sur la litière à chat. Il y a aussi ceux qui font une erreur en entrant leur NIP et qui trouvent ça drôle. « Ooooooooon, j'ai entré mon NIP de carte de crédit, ha ha ha! On va recommencer, hein? J'suis vraiment mêlé moi là, wouahaha! » S'ensuit alors une discussion avec la caissière à propos du nombre de numéros qu'on doit retenir de nos jours et du temps où le laitier faisait ses livraisons à cheval.
« Heille chose bine, t'en as combien de cartes pour te tromper trois fois de NIP? 14???! Il est peut-être là le problème! » Bien qu'il y ait des guillemets, je tiens à souligner que ceci est mon monologue intérieur. Parce que bien sûr, je sais que la responsable de tout ça, c'est moi. Et que la personne qui se trompe de NIP trois fois n'est pas simplement confuse. Ma malédiction agit sur les gens dans la file. C'est un peu comme Claude Legault qui compte de 1 à 8 en sautant le 7 après avoir été hypnotisé par Mesmer.
Mais le PIRE, c'est qu'une fois que j'ai attendu assez longtemps (sans toutefois être arrivée au but), il y a une autre caisse qui ouvre à côté de la mienne. Et là, les deux ou trois madames qui venaient de se mettre en file derrière moi se garrochent à l'autre caisse sans m'offrir de passer d'abord.
Mais où es-tu courtoisie quand on a besoin de toi?
On devrait faire un club, moi aussi c'est pareil, sans parler des files d'attente au douanes...
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